Cet article est publié dans le cadre du 70e anniversaire de Chapais.
Toute reproduction intégrale de ce texte est interdite. (L.R.C. (1985), ch. C-42)
Alors que le gisement ne fut découvert qu’en 1929 par Léo Springer, Joe Perry et Gaston Robitaille, sous les informations du trappeur cri Charles A. Dixon, une compagnie du nom de Venture Limited commence son exploitation en 1936 en creusant 600 mètres de galeries. L’année suivante, la mine cesse déjà ses activités en raison de la chute du cuivre et du fait qu’il n’y a toujours aucune route permanente ou projet de route reliant la région au Lac-Saint-Jean. Il faudra attendre 1953, soit 4 ans après la construction de la route Chibougamau-La Dorée, pour que les activités minières reprennent sous la direction de l’Opémiska Copper Mines Limited.
À ce moment, une route gravelée relie Chapais au tronçon Chibougamau-La Dorée et facilite l’exploitation du gisement. La réouverture de cette mine ne s’est pas faite sans difficulté; notons l’absence d’électricité et de chemin de fer en plus d’un bassin de recrutement de main-d'œuvre éloigné se situant chez les cultivateurs et bûcherons du Lac-Saint-Jean. Pourtant, la progression de la mine est fulgurante. En 1955, elle embauche déjà 700 travailleurs. La mine Opémiska est l’artère économique principale de la ville de compagnie qui prend forme. Ce village minier du nom d’Opémiska, est un espace fermé, c’est-à-dire dont la propriété et l’administration relèvent alors entièrement de la mine.
En 1955, le village minier obtient le statut de municipalité et prend le nom de Chapais. Néanmoins, la mine possède encore un énorme pouvoir, notamment en détenant la plupart du parc immobilier, en construisant des bâtiments municipaux tels que la salle communautaire Club Opémiska, et en nommant Frederic G. Cooke, gérant de la mine, au poste de maire par intérim en attendant les premières élections municipales. La situation débouche en 1961 dans une grève qui durera 5 mois et ayant comme revendication les conditions de travail des ouvriers, mais aussi une contestation de la mainmise de la mine sur la municipalité. D’un côté, il y a les syndiqués dont le maire Gérard Pellerin fait partie, et de l’autre, il y a les jaunes, c’est-à-dire les non-syndiqués et les cadres de la mine. Bien que ce conflit fut réglé, il laissa une division au sein de la municipalité où les syndiqués et les jaunes évitaient de se cottoyer; ayant chacun leur hôtel, leur barbier, leur dépanneur, etc.
En 1971, l'Opémiska Copper Mine Limited est achetée par la minière Falconbridge. Dans les années 70, la minière est régulièrement pointée du doigt, notamment par Michel Chartrand, pour la déficience de sa sécurité minière et les conditions de travail. Le tout explique les grèves de 1979 et 1981 qui en résultent. En 1986, Mininova devient propriétaire de la mine et ce jusqu’en 1991. En somme, la mine Opémiska, avec ses chevalements Springer, Perry, Robitaille et Cooke, a produit de 1953 à 1991 23 989 030 tonnes de minerai, dont on a extrait 517 126 tonnes de cuivre, 27 074 kg d'or et 282 000 kg d'argent.
Photographies :
- Mine Opémiska, vers 1953. SHBJ, P121,S20,D12,P18
- Mineurs à la mine Opémiska, vers 1965. SHBJ, P121,S20,D12,P6
- Mineur à la mine Opémiska, vers 1965. SHBJ, P121,S20,D12,P5
- Mineurs à la mine Opémiska, vers 1965. SHBJ, P121,S20,D12,P7
- Équipe de la mine Opémiska lors du concours de sauvetage minier, 1985. SHBJ, P121,S20,D22,P7