Cet article est publié dans le cadre du 70e anniversaire de Chapais.
Toute reproduction intégrale de ce texte est interdite. (L.R.C. (1985), ch. C-42)
Léo G. Springer est un personnage marquant de l’histoire de Chapais, mais aussi de l’histoire minière du Canada. Né en 1901 à Hamilton en Ontario, il quitte le foyer familial très tôt. À 15 ans, il s’engouffre dans les forêts du nord de l’Ontario avec son frère Karl pour apprendre le métier de trappeur. À l’hiver 1922, alors qu’ils trappent ensemble sur le territoire au Larder Lake, les frères font la rencontre de Lord Rochester, un jeune pilote vétéran de la Première Guerre mondiale et ingénieur minier qui était venu dans la région pour prospecter. C’est lui qui leur montre les rudiments de la prospection et qui les entraînera par la suite dans son entreprise révolutionnaire de prospection par avion la Prospecter Airways.
L’apparition de l’avion comme outil de prospection facilite grandement l’accès à des régions reconnues comme étant les plus reculées, comme celle du lac Chibougamau. Après être arrivé dans la région et avoir constaté la forte présence de prospecteurs dans le secteur, le trappeur cri Charles A. Dixon l'informe que du minerai de cuivre visible à la surface se trouverait autour du lac Opémiska. Il décide alors de s’éloigner en vol vers l’Ouest, avec Rochester et les prospecteurs Gaston Robitaille et Joe Perry. Arrivé au lac Opémiska, il voit alors une colline chauve avec un amoncellement de roches. Une fois sur place, Springer identifie des traces de malachite et de chalcopyrite, signe d’une présence importante de cuivre. Les deux complices font preuve d’une discrétion extrême le temps de faire analyser les échantillons et de faire une transaction avec la compagnie Venture Limited qui sera chargée de développer la mine. Tout juste avant la crise économique, la parution de la nouvelle de la découverte dans les journaux fait alors sensation. Malgré la crise, Springer poursuit ses jalonnements dans le nord du Québec et de l’Ontario.
En 1930, des teneurs exceptionnelles en cuivre sont confirmées dans le gisement d’Opémiska. En avril 1934, il prend la parole au 35e congrès de l’industrie des mines au château Frontenac pour raconter sa découverte et souligner le rôle de l’aviation dans la prospection minière. À 32 ans, il fonde sa propre compagnie, la Cérès Exploration Limited. Ainsi, dans le milieu minier, il est reconnu que le nom de Springer est fait et est destiné à un brillant avenir. Néanmoins, le matin du samedi 23 mai 1936, sa carrière prend abruptement fin alors que son avion s’écrase entre Senneterre et Chibougamau, au lac Pushketamika, le tuant lui et 5 autres compagnons.
Plus tard, la Opemiska Copper Mining Limited donne le nom Springer à deux de ses chevalements miniers et la Ville de Chapais nomme sa rue principale boulevard Springer, à titre d’hommage posthume.
Photographie :
- Lloyd B. Rochester et Leo Springer à Bateman Bay, lac aux Dorés, vers 1935. P202.S2.D1.P29