Cet article est publié dans le cadre du 70e anniversaire de Chapais.
Toute reproduction intégrale de ce texte est interdite. (L.R.C. (1985), ch. C-42)
D’abord fondée en 1957 par Vianney Barrette en tant que compagnie de transport opérant en Abitibi, l’entreprise s’élargit en fondant en 1964 une entreprise nommée Barvi à Laval dans le secteur de la transformation du bois. Un an plus tard, soit en 1965, Vianney Barrette s’associe à Gérard Saucier pour fonder la scierie Barrette & Saucier opérant alors à Lebel-sur-Quévillon.
Après la mort de son père, Yves Barrette, alors âgé de 21 ans, reprend l’entreprise de son père et vend ses parts dans Barrette & Saucier mais conserve Barvi. En 1975, il achète les actifs d'une scierie située à Chapais, c’est-a-dire Produits forestiers Chapais, qui deviendra Barrette-Chapais. L’entreprise croît alors rapidement; dès 1977, elle emploie 480 employés et figure parmi les plus importants producteurs de bois d'œuvre de l’Est canadien.
Les années 80 sont marquées par d'importantes modernisations des installations. En effet, en juin 1989, on inaugure une nouvelle installation à l'usine de rabotage avec laquelle l’entreprise parvient à doubler sa production de bois. Cela, jumelé à un taux de change favorable et à une demande grandissante en bois, projette l’entreprise dans une période de prospérité dans les années 90.
À la même époque, le secteur minier de la région ralentit, ce qui vient conférer à Barrette-Chapais ainsi qu’aux Chantiers Chibougamau les titres de plus gros employeurs de la région. Néanmoins, en 2004 sévit la crise du bois d'œuvre, à laquelle Barrette-Chapais parvient à s’en sortir en diversifiant ses activités en partenariat avec l’usine de cogénération de Chapais. Barrette-Chapais devient alors un pilier dans l’économie circulaire de Chapais; les résidus de bois y sont brûlés pour produire de l’électricité et les cendres générées sont utilisées comme fertilisant pour la production de pommes de terres locales.
Après un changement de direction avec Benoit Barrette en 2010, fils d’Yves, Barrette-Chapais devient avec les années la plus grosse scierie au Québec exploitant 980 000 m3 de bois par an en 2018. En 2017, Barrette-Chapais reprend un projet initié par Rentech pour utiliser les résidus de bois afin de créer des granules et met sur pied l’entreprise Granule 777 pour opérer le tout. Via ses installations d’entreposage au Saguenay, la division vise à permettre à son important partenaire, le Royaume-Uni, à réduire sa dépendance au charbon en électricité.
Plus récemment, un incendie s’est déclaré en 2022 dans l’usine de séchage, rendant inopérable le tout. Il faut attendre janvier 2024 pour voir une partie de l’usine réamorcer le séchage et avril 2024 pour l’autre partie. Enfin, les feux de forêts de 2023 ont considérablement réduit le territoire de coupe possible pour l’entreprise, mais la récolte du bois brûlé a permis de tenir bon.
En somme, Barrette-Chapais a toujours été pour la ville de Chapais un organe primordial de sa vitalité et, par sa résilience, ses innovations ainsi que ses ambitions, continuera de l’être longtemps.
Photographie :
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Camion de bois en longueur, boulevard Springer, Chapais. 6 octobre 2010. SHBJ, P119,S1,D1,P6